Conférence du Dr. Edmond Dounias (IRD, Centre d’Écologie Fonctionnelle et Evolutive, Montpellier, France)
Il est largement admis aujourd’hui que les forêts tropicales prétendument « naturelles » ont été modelées par des interactions bioculturelles étroites et continuelles entre ingénieurs des écosystèmes, lesquels incluent les communautés autochtones. Mais ces forêts sont aussi la scène d’anciens et complexes réseaux sociaux liant les peuples forestiers les uns aux autres. Les relations interethniques sont indiscutablement de mise pour permettre à chaque communauté de tirer partie des stratégies de subsistance des autres et d’optimiser ainsi l’accès et le contrôle d’un plus large éventail de ressources. Ces relations sont en outre essentielles pour assurer l’intégrité culturelle de chaque groupe ethnique impliqué dans ces réseaux. En adoptant une entrée d’écologie historique, j’explorerai une fonction majeure des réseaux hydrographiques et de ceux des sentiers territoriaux qui est de connecter entre eux les divers peuples forestiers et de partager leurs compétences respectives dans les activités de pêche, chasse, cueillette et agriculture de subsistance. Pour avoir ignoré de telles interactions, plusieurs décennies de « développement » se sont en fait entêtées à ségréguer les peuples forestiers en catégories exclusives, sources de tensions et conflits interethniques qui n’ont fait qu’exacerber une tragédie des communs sur les ressources forestières.
La conférence est organisée dans le cadre du projet BANTURIVERS, en partenariat avec Afric@ULB.
Elle sera précédée par une présentation générale du projet BANTURIVERS et des sandwiches seront offerts.
Quand ? le jeudi 9 janvier 2020, de 12h à 14h à l’ULB,
Où ? bâtiment R42, salle 2.113
(42 avenue Franklin Roosevelt, 1050 Bruxelles)
Inscriptions : birgit.ricquier@ulb.ac.be .