Conférence de Camille Lefebvre – Mardi 30 novembre 2021

Des pays au crépuscule. Le moment de l’occupation coloniale (Sahara-Sahel)

Camille Lefebvre (Directrice de recherches au CNRS – Institut des Mondes Africains)

Dans cette conférence inspirée de son tout récent livre éponyme (Fayard, 2021), l’historienne Camille Lefebvre nous propose une immersion dans les premiers temps de la colonisation en redonnant vie aux mondes qui s’enchevêtrent alors, pour nous aider à saisir comment s’est peu à peu construite la domination coloniale. Au début du 20ème siècle, quatre-vingts militaires français accompagnés de six cents tirailleurs envahissent deux puissantes villes du Sahara et du Sahel. La France, comme plusieurs autres pays européens, considère alors les territoires africains comme des espaces à s’approprier. Elle se substitue par la force aux gouvernements existants, au nom d’une supériorité civilisationnelle fondée sur le racisme. Depuis le cœur de ces deux villes, grâce à une documentation exceptionnelle, Camille Lefebvre examine comment s’est imposée la domination coloniale. Militaires européens, tirailleurs, mais aussi les sultans et leur cour, les lettrés et les savants de la région, sans oublier l’immense masse de la population, de statut servile ou libre, hommes et femmes : tous reprennent vie, dans l’épaisseur et la complexité de leurs relations. Leur histoire révèle la profondeur des mondes sociaux en présence ; elle retisse les fils épars et fragmentés des mondes enchevêtrés par la colonisation. Les sociétés dans lesquelles nous vivons, en Europe comme en Afrique, sont en partie issues des rapports de domination qui se sont alors noués ; s’intéresser à la complexité de ce moment nous donne des outils pour penser notre présent.

ULB – Mardi 30 novembre 18h-20h – Salle NB.2.VIS – Entrée libre – Port du masque obligatoire

Un GAFA avant l’heure : Les réseaux sociaux des forêts tropicales du Bassin du Congo

Conférence du Dr. Edmond Dounias (IRD, Centre d’Écologie Fonctionnelle et Evolutive, Montpellier, France)

Il est largement admis aujourd’hui que les forêts tropicales prétendument « naturelles » ont été modelées par des interactions bioculturelles étroites et continuelles entre ingénieurs des écosystèmes, lesquels incluent les communautés autochtones. Mais ces forêts sont aussi la scène d’anciens et complexes réseaux sociaux liant les peuples forestiers les uns aux autres. Les relations interethniques sont indiscutablement de mise pour permettre à chaque communauté de tirer partie des stratégies de subsistance des autres et d’optimiser ainsi l’accès et le contrôle d’un plus large éventail de ressources. Ces relations sont en outre essentielles pour assurer l’intégrité culturelle de chaque groupe ethnique impliqué dans ces réseaux. En adoptant une entrée d’écologie historique, j’explorerai une fonction majeure des réseaux hydrographiques et de ceux des sentiers territoriaux qui est de connecter entre eux les divers peuples forestiers et de partager leurs compétences respectives dans les activités de pêche, chasse, cueillette et agriculture de subsistance. Pour avoir ignoré de telles interactions, plusieurs décennies de « développement » se sont en fait entêtées à ségréguer les peuples forestiers en catégories exclusives, sources de tensions et conflits interethniques qui n’ont fait qu’exacerber une tragédie des communs sur les ressources forestières.

La conférence est organisée dans le cadre du projet BANTURIVERS, en partenariat avec Afric@ULB.
Elle sera précédée par une présentation générale du projet BANTURIVERS et des sandwiches seront offerts.

Quand ?  le jeudi 9 janvier 2020, de 12h à 14h à l’ULB,

Où ? bâtiment R42, salle 2.113
(42 avenue Franklin Roosevelt, 1050 Bruxelles)

Inscriptions : birgit.ricquier@ulb.ac.be .

Atelier doctoral, Conférence, Table-ronde en hommage au Dr Mamoudou Barry

Le 19 juillet 2019, le Dr Mamoudou Barry, enseignant-chercheur guinéen de l’Université de Rouen, âgé de 31 ans, a été mortellement agressé. Le Réseau des doctorants du Sud de l’ULB et Afric@ULB organisent, le vendredi 13 décembre, trois événements en hommage à ce collègue disparu dans des circonstances tragiques.

  • 14h30-16h30: Un atelier méthodologique destiné aux doctorants sur la thématique « Terrains africains, recherche et multilinguisme ».

Organisé avec le soutien de l’Année des Langues à l’ULB

Atelier réservé aux doctorants

  • 16h30-18h30: Une conférence sur la thématique « Terrains africains, recherche et multilinguisme »

Il s’agira de réfléchir, autour des travaux présentés par les doctorants et par le Pr Alpha Barry, aux défis que pose l’utilisation des langues africaines dans le travail de terrain : Comment garantir la qualité de la traduction ou de l’interprétation lorsqu’un intermédiaire est nécessaire dans les contacts avec les populations cibles ? Comment traduire en langues locales certains concepts importants provenant des langues communément utilisées dans la production du savoir scientifique (français ou anglais) mais qui n’existent pas forcément dans les langues locales ? Comment établir des liens de confiance et garantir l’intercompréhension lorsqu’on réalise des entretiens avec des personnes parlant une langue que l’on ne maîtrise pas ? Comment utiliser de manière adéquate les propos collectés dans une langue non maîtrisée par le chercheur ?

Conférencier : Pr Alpha Barry (Université de Bordeaux Montaigne)

Organisé avec le soutien de l’Année des Langues à l’ULB

Conférence ouverte à l’ensemble de la communauté universitaire et au grand public

  • 19h-21h30: Table-ronde : « Les Afriques à Bruxelles : Cohabiter dans la diversité »

Bruxelles est une ville cosmopolite où les diasporas africaines sont nombreuses et dynamiques. Ces communautés cohabitent et sont trop souvent confrontées à un regard extérieur qui néglige leur diversité et les difficultés auxquelles elles peuvent être confrontées. L’assassinat du Dr Mamoudou Barry, sans doute lié à des motivations racistes, en pleine Coupe d’Afrique des Nations, a choqué les opinions et mérite que l’on réfléchisse à la question du vivre ensemble, dans une ville comme la nôtre. Quelles sont les relations entre ces diasporas, qu’il s’agisse des relations entre la diaspora congolaise (la plus nombreuse) et celle issue d’autres pays d’Afrique subsaharienne (Cameroun, Guinée, Sénégal) ? Comment cohabitent les populations provenant du Maghreb avec celles de l’Afrique subsaharienne ? Quelles sont les formes de racisme ou d’ostracisme, qu’elles soient sociales, politiques ou institutionnelles, auxquelles ces communautés sont confrontées ? La table-ronde donnera la parole à des acteurs du monde universitaire, politique, institutionnel et associatif, afin d’aborder cette thématique importante avec une diversité de regards.

Intervenants :

  • Pr Jacinthe Mazzocchetti (Professeure, UCL)
  • Kalvin Soiresse (chercheur à l’UCL)
  • Bah Saliou (conseiller communal à Schaerbeek et représentant de la communauté guinéenne)
  • Bruno Martens (Service Politique et Société – UNIA)
  • Khadija Senhadji (socio-anthropologue et militante décoloniale)
  • Nadine Minampala (association Start création – Job yourself)

Organisation : partenariat Afric@ULB, Réseau des doctorants du Sud, SETM, avec la participation de la communauté guinéenne de Bruxelles

Table-ronde ouverte à l’ensemble de la communauté universitaire et au grand public

 

L’ensemble des manifestations se dérouleront à l’auditoire DC2.223 (Bâtiment D, 30 avenue Antoine Depage, campus du Solbosch, ULB).

Les inscriptions peuvent se faire à l’adresse : Afric@ulb.be, en mentionnant clairement la/les manifestations concernées.

Conférence | Evariste Ntakirutimana : « Défis d’intercompréhension dans la recherche et la coopération Nord-Sud »

Dans le cadre de l’Années des Langues à l’ULB, et en partenariat avec le Centre Tradital, Afric@ULB accueillera, le 24 octobre (12h15-14h), le Prof. Évariste Ntakirutimana, professeur titulaire au collège des Lettres et Sciences sociales de l’Université du Rwanda et détenteur, cette année, de la Chaire de Coopération de l’ULB.

Le Prof. Ntakirutimana mènera une réflexion sur l’utilisation de la traduction pour permettre l’intercompréhension dans les projets de collaboration et de recherche Nord-Sud. Partant du constat selon lequel le monde entier est aujourd’hui déterminé à sauvegarder la diversité linguistique et culturelle pour des raisons humaines et humanitaires évidentes, le conférencier s’interroge sur les risques que cela peut entraîner de brouiller l’intercompréhension nécessaire à la coopération et à une action efficace. Qui dit collaboration, dit compréhension mutuelle. Dans une situation de plurilinguisme, le recours à la traduction, en tant qu’outil de communication, est incontournable. Mais la traduction est-elle toujours possible, utile et suffisante ? L’intervention reviendra sur deux obstacles majeurs qui hantent l’intercompréhension en matière de recherche et de coopération Nord-Sud : les barrières linguistiques et extralinguistiques

Évariste Ntakirutimana est docteur en sociolinguistique de l’Université Laval, Canada, en 2001 et professeur titulaire au collège des Lettres et Sciences sociales de l’Université du Rwanda. Il a publié de nombreux articles sur la langue et la société. Il est le rédacteur en chef de Synergies Afrique des Grands Lacs, revue du GERFLINT, depuis sa fondation, en 2012. Ses intérêts de recherche portent sur l’analyse du discours, l’aménagement linguistique, la traduction, la théorie de la création et de l’implantation terminologique.

Nous vous convions à venir échanger avec lui.

? R42.5.107 (bâtiment R42, campus du Solbosch)
Quand ? jeudi 24 octobre à 12h15
Inscriptions : https://tinyurl.com/y4d7b9z7

Conférence de Frederike Lüpke : « Langues autochtones : d’un construit colonial au plurilinguisme créatif »

"Langues autochtones : d'un construit colonial au plurilinguisme créatif"

Parler des langues autochtones nécessite de prendre conscience de plusieurs paradoxes: ces langues, les dictionnaires, grammaires et corpus qui sont censées les préserver, sont pour la plupart les résultats d’idées coloniales envisageant des langues fixes et pures. L’usage langagier fluide et changeable souvent invoqué en tant que cause de la mort des langues est plutôt un prérequis pour une écologie linguistique vivante. Comment alors imaginer et supporter les langues autochtones? Cette conférence de Frederike Lüpke abordera et présentera la notion de plurilinguisme créatif en offrant des exemples des pratiques langagières adaptatives et résilientes.

Pour revoir la conférence, c’est ici:


Friederike Lüpke (Professor of African Studies, University of Helsinki, & Professorial Research Associate, SOAS, University of London) est spécialisée en linguistique africaine, plus précisément les langues du Sénégal, Mali et Guinée. Elle se concentre sur la documentation et description des langues, entre autres les langues en danger, et dernièrement sur les situations de multilinguisme et l’écologie des langues.

Compte rendu de l’AG du 2 juillet 2019

La seconde Assemblée générale du réseau Afric@ULB s’est tenue le 2 juillet.

Elle a permis de renforcer la discussion autour des enjeux de multidisciplinarité de notre réseau, sur la manière dont Afric@ULB peut être utile à ses membres, tout en stimulant la réflexion sur les évolutions de l’Afrique contemporaine.

La conférence du Pr Pierre Meerts intitulée « Les services écosystémiques  : un paradigme fédérateur pour la coopération et la recherche interdisciplinaire ? Quelques exemples au Katanga (RD Congo) » a permis une formidable plongée dans la flore du Katanga et ses utilisations pratiques, à travers une approche interdisciplinaire et inclusive, pour assainir des sols qui figurent parmi les plus pollués du monde.

Le spectacle « Traces. Discours au Nations africaines » a ensuite constitué un moment intense et poétique, stimulant la réflexion sur des thématiques aussi fondamentales que la migration, la réappropriation par l’Afrique de son histoire et l’avenir de la jeunesse du continent.

Le buffet camerounais nous a enfin offert un moment de convivialité et d’échange permettant de poursuivre les discussions et réflexions stimulantes de la journée.

Merci à tous pour votre participation !

Assemblée Générale d’Afric@ULB le 2 juillet 2019

Le 2 juillet, nous organiserons la seconde AG de notre réseau Afric@ULB.

Inscription obligatoire!

L’AG constituera une occasion de renforcer notre réflexion sur l’utilité et les évolutions possibles du réseau, ainsi que sur le renforcement des échanges interdisciplinaires que peuvent souhaiter les chercheurs travaillant sur l’Afrique au sein de l’ULB. Il s’agira aussi de se retrouver pour un moment festif et amical, dans l’esprit de la soirée de lancement du réseau, le 22 novembre 2017.

Le réseau a grandi puisque nous comptons à présent environ 130 membres… Ce sera donc aussi une occasion de rencontrer les nouveaux inscrits.

15h30-17h30 : AG du réseau Afric@ULB : tous les membres effectifs sont conviés.

18h : Grande conférence du Pr Pierre Meerts (membre d’Afric@ULB) sur le thème de l’interdisciplinarité dans son expérience de recherche en République démocratique du Congo

 

 

 

 

 

20h : Spectacle : « Traces : Discours aux Nations africaines » (Ce spectacle a été conçu et présenté pour l’inauguration du Musée des Civilisations à Dakar le 6 décembre 2018 : cette représentation à l’ULB constitue une avant-première en Belgique).

Conférence: Médias sous contraintes: conflit, violence et communication en Afrique subsaharienne

Le centre ReSIC (Recherche en Sciences de l’Information et de la Communication) de l’ULB organise, en partenariat avec Afric@ULB, des journées d’étude sur la thématique « Médias sous contraintes : conflit, violence et communication en Afrique subsaharienne », les 16 et 17 mai 2019.

Où ? Local H2111 (campus du Solbosch)
Quand ? jeudi 16 mai à 18h

Le programme complet: ici

Inscriptions : Afric@ulb.ac.be

Dans ce cadre, le Pr Mirjam de Bruijn (Université de Leiden), donnera une conférence le jeudi 16 mai à 18h sur le thème : « Connexions sous contraintes : Usages des technologies en situation de crise en Afrique centrale et de l’Ouest ». Elle y présentera les résultats d’un vaste programme de recherche intitulé « Connecting in Times of Duress », mis en oeuvre ces dernières années par son équipe au Mali, au Cameroun, en RDC et au Tchad. Le programme visait à mettre en évidence la manière dont l‘introduction des technologies de l’information et de la communication (TIC) a transformé les sociétés africaines de nombreuses manières, en particulier dans des zones connaissant des crises persistantes. Mirjam de Bruijn analysera la relation entre le développement des TIC et les mutations des paysages socio-politiques dans des pays en conflit ou en proie à des régimes répressifs, où les populations vivent depuis longtemps « sous contrainte » et ont plus souvent connu les coupures que les connexions.

Conférence: « Franc CFA : en finir avec la servitude volontaire »

Le 11 mas 2019, Afric@ULB organise une conférence sur la thématique « Franc CFA : en finir avec la servitude volontaire », avec le professeur Kako Nubukpo.

Le Pr Kako Nubukpo développera ses analyses et répondra aux interrogations qu’elles suscitent lors d’une conférence animée par le Pr Isaline Bergamaschi.

Organisation : Isaline Bergamaschi et Elisabeth Paul (Afric@ULB)

Quand : lundi, 11 mars (18h-20h)

Où ? Bibliothèque des sciences humaines (UD2. 208), 2ème niveau, campus du Solbosch

Inscription:  afric@ulb.ac.be

 

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Atelier à Ouagadougou (24-26 janvier 2019) : Matérialité et représentation des circulations en Afrique

Les 24, 25 et 26 janvier 2019, Afric@ULB a organisé, en partenariat avec l’Université Ouaga 1 Joseph Ki-Zerbo et le soutien de l’ARES, le second atelier prévu dans le cadre du projet G3 intitulé  « Matérialité et représentation des circulations en Afrique. Appui et formation à la recherche« . L’atelier a pu compter sur la participation de collègues venus de l’Université de Montréal, de l’Université de Genève, de l’EHESS, de l’ULB, de l’Université Abdou Moumouni (Niamey, Niger), de l’Université d’Abomey-Calavi (Bénin), de l’Université Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire) et de Université des Sciences Sociales et de Gestion de Bamako (Mali), ainsi que sur celle de nombreux collègues   des Universités Ouaga 1, Ouaga 2, du CNRST et de l’Université de Koudougou.

Plus de 80 doctorants burkinabè étaient présents et ont participé activement aux débats portant sur l’utilisation de deux outils méthodologiques transdisciplinaires : la cartographie et l’entretien de recherche.

N’hésitez pas à consulter l’argumentaire, le programme définitif et les résumés des communications.

 

Pour toute information complémentaire : afric@ulb.ac.be